Dépt Techniques de Commercialisation IUT de Saint-Brieuc - Alumni DUT 2002
Interview du 22/11/2005 - 2742 consultations
"Je souhaitais depuis longtemps postuler à une ESC, car j’étais attirée par le caractère généraliste des formations commerciales"
Avec comme objectif un projet professionnel dans les domaines du marketing, et du tourisme en priorité, Johanne nous décrit avec une grande précision tous les détails du parcours Sup de Co Grenoble.
Qu'as-tu fais depuis l'obtention de ton DUT ?
Juste après l’IUT, j’ai intégré le programme Sup de Co de Grenoble EM, en admission parallèle.
Dans quelle école poursuis-tu actuellement tes études ?
Je suis en fin de cursus à Grenoble Ecole de Management, en programme Sup de Co. Grenoble EM, fait partie de la Conférence des Grandes Ecoles, elle est relativement jeune : elle a été ouverte en 1984. L’école est accréditée EQUIS (label européen), et AACSB (label international). Comme la plupart des Sup de Co, la CCI est le principal partenaire de l’école. L’école est de plus partenaire avec de nombreuses entreprises, de dimension locale, nationale, internationale : ces partenariats prennent par exemple effet au niveau d’interventions de professionnels pendant la formation, de recrutement, de collaborations avec les associations de l’école ... Chaque promotion a de plus une entreprise « marraine » (ex. de partenariats : Décathlon, Sony, Crédit Agricole, …). De nombreux partenariats avec des universités étrangères ont été mis en place, sur tous les continents. J’ai connu cette école par la presse, puis je m’y suis intéressée grâce au concours Passerelle, qui regroupe environ 10-15 écoles de commerce auxquelles les étudiants peuvent accéder sans passer par la case « prépa ». (+ pour info : de même que les concours Profils & Tremplin). Aujourd’hui, l’école dispose d’un réseau d’anciens et s’attache à le gérer de manière efficace. Il est encore faible, vu le jeune âge de l’école, par rapport à ceux de ses concurrentes directes, mais des personnes y travaillent à plein temps, et une association est dédiée à sa gestion. Le site Internet (mti-brothers.com) est un véritable lieu d’échange entre étudiants et anciens. Chacun y dispose d’une fiche CV, peut publier et accéder à des offres de stage, d’emploi (J’ai trouvé deux de mes stages grâce à ce site). Des rendez-vous sont organisés entre anciens dans différentes villes de France, et à l’étranger, … Pour l’instant, l’accès à ce réseau est gratuit, il suffit d’être étudiant à GEM pour être membre. (situation rare dans les écoles de ce type.)
Quel diplôme prépares-tu ?
Le diplôme obtenu à la sortie de l’école est le diplôme Sup de CO de GEM, qui est un diplôme bac + 5. Il est reconnu par l’Etat, par la conférence des grandes écoles. Sa « valeur » est en partie déterminée par les classements qui sont fait par la presse économique professionnelle, et bien-sûr par les statistiques sur l’emploi des diplômés. (% de chercheurs d’emploi, temps de recherche après obtention du diplôme, type d’emploi occupé, …). La formation a duré 3 ans, et pour ma part, j’ai choisi en deuxième année un parcours associatif (mi-temps cours et travail dans une association de l’école à un poste fixe) une majeure marketing, et j’ai effectué ma troisième année d’études en Allemagne.
A quel(s) métier(s) prépare ce diplôme ?
Le programme Sup de Co de GEM a pour mission de former des candidats pour des postes de « cadres », employables dans chacune des disciplines d’une entreprise, selon les spécialisations choisies (Finance, Contrôle de Gestion, Marketing B to B, Grande Conso, Ressources Humaines, …). L’école est spécialisée dans le « Management Technologique », il existe donc de nombreuses possibilités de se former à ces spécialisations, tout en se spécialisant dans les NTIC.
Pourquoi avoir choisi cette formation ?
J’ai passé les concours Profils et Passerelle, et j’avais aussi postulé à HEC Montréal et à quelques IUP. Je souhaitais depuis longtemps postuler à une ESC, car j’étais attirée par le caractère généraliste des formations commerciales, et l’organisation des études qui permettait de se spécialiser en deuxième année (= après avoir eu le temps et un début de formation pour prendre la bonne décision). Les Sup de Co m’attiraient aussi grâce aux nombreuses possibilités pour différencier sa formation : parcours professionnalisé grâce à l’alternance, l’apprentissage, parcours international, etc. J’étais reçue à l’issue du concours écrit dans les écoles Profils et Passerelle, et j’ai passé les entretiens à Rennes, Lille et Grenoble. J’étais finalement reçue à Rennes et Grenoble, et à Montréal. Après avoir beaucoup hésité entre Grenoble et un départ au Québec, je suis finalement restée en France. Pour faire un choix entre Grenoble & Rennes, je me suis fiée au classement des écoles.
Quelle a été la procédure de sélection ?
Le concours Passerelle, s’adresse principalement aux candidats issus de bac + 2 ou 3, issus de formation BTS, DUT, universitaire en général. Une journée d’épreuves écrites comme l’épreuve de synthèse, de logique, culture G, maths, anglais + une épreuve au choix (www.passerelle-esc.com) permet de sélectionner les candidats aux oraux pour chacune des écoles. Chaque école attribue des coefficients différents à chaque épreuve, un candidat peut donc être retenu pour certaines écoles, selon les épreuves qu’il a le mieux réussi. L’oral peut être différent dans chaque école : en général, l’entretien individuel dure 30 min, mais il peut aussi y avoir un entretien collectif. Chaque candidat passe un entretien anglais et un entretien LV2 dont les notes sont valables pour toutes les écoles. A Grenoble, il y a 3 ans, 50 étudiants pouvaient entrer en première année, sur une promo de 450. J’invite les intéressés à se rendre sur le site de l’école (grenoble-em.com) ou du concours car les chiffes ont dû changer. On peut aussi intégrer le parcours en deuxième année, après avoir obtenu un diplôme bac +3. Le concours écrit nécessite une préparation, surtout pour l’épreuve de synthèse. Les annales sont distribuées aux journées de préparation. Je conseille d’y assister, ça m’a été utile. Bien sûr, il doit être possible de réussir sans préparation, mais c’est un peu illogique de payer un concours pour lequel on ne bosse pas !
Quel est le coût des études ?
C’est là le sujet délicat … J’avoue ne pas savoir exactement, mais il faut compter plus de 7000 € l’année à Sup de Co Grenoble. De plus, le PC portable y est un outil indispensable pour suivre la formation (c’est quasi-impossible d’échapper à cet achat, car il est fréquent d’en avoir besoin pendant les cours, et pour les travaux à effectuer hors-cours, le parc informatique est souvent monopolisé par les étudiants étrangers ou d’autres formations du groupe, donc impossible à utiliser sauf la nuit …) Cependant, le recours au prêt est fréquent, il est possible de recevoir une bourse, et la solution de l’alternance et de l’apprentissage permettent de financer la deuxième et troisième année de formation (soit par rémunération directe, soit par le paiement par l’entreprise des frais de scolarité, soit les deux).
Comment sont organisées les études ?
La formation est composée de cours en TD, et en amphi, surtout en 1ère année. En deuxième année, à partir du choix d’une spécialisation, tous les cours sont en TD (environ 40 personnes). Les emplois du temps sont faits semaine par semaine, et très différents selon les semestres. Difficile de donner une moyenne d’heures de cours par semaine, mais de toute manière, une semaine légère en cours, sera compensée par des heures de travail de groupe. On passe fréquemment de longues journées à l’école. Il y a une multitude de parcours possibles, chacun gère ses options, on peut étaler sa formation sur 4, voire 5 ans, partir à l’étranger 6 mois ou 1 an, étudier en alternance, en apprentissage, en parcours associatif, faire une année de césure, il existe un parcours « entrepreneur » qui permet de réaliser un projet pour une entreprise etc. Beaucoup de professionnels interviennent au cours de la formation, le personnel enseignant compte au moins autant d’intervenants extérieurs que de profs permanents. De plus, certains travaux sont faits pour le compte d’entreprises, par exemple, en première année, nous avons réalisé une étude de marché pour Décathlon qui a utilisé les meilleurs travaux.
Y-a-t-il des projets en dehors des cours ?
De nombreux projets sont à réaliser en dehors des heures de cours, en moyenne un par matière, individuels ou en groupe. Chaque prof détermine le coefficient du contrôle continu, de l’examen final, du projet. Certaines matières sont validées seulement grâce à un projet. Les projets consistent en des cas d’entreprises, souvent réels.
Peux-tu nous parler des stages ?
Dans un parcours classique, il y a 3 stages à effectuer : un stage vente, un stage « fonction », et un Projet de fin d’études. Un centre de développement personnel et professionnel aide à construire son dossier et à organiser sa recherche de stage, (et dispose de contacts en entreprises, mais ne les diffuse qu’en dernier recours). Ce service organise à l’école des journées de rencontres entre étudiants et entreprises (International Recruitment Day par exemple), afin de mieux organiser sa recherche de stage ou d’emploi. De nombreuses entreprises viennent se présenter chaque semaine, à partir du mois de novembre, parmi lesquelles : Accor, Procter & Gamble, Henkel, KPMG, Danone, Kraft Foods, le Crédit Agricole, Schneider Electric, (et de très nombreuses autres entreprises locales et internationales).
Quel est ton opinion sur cette formation ?
La formation a été conforme à mes attentes. je la referais sans hésiter, (enfin si, je ne saurai jamais si partir au Québec était un meilleur choix !). Je suis consciente qu’elle n’est pas facilement accessible financièrement pour tous, mais il existe de nombreuses solutions qui permettent (vraiment, témoignages à l’appui), de suivre une formation en Sup de Co si on le souhaite. Le prinicipal avantage selon moi est bien sûr de sortir avec un diplôme reconnu par les entreprises, mais aussi de pouvoir gérer son parcours, et se construire un profil bien différencié grâce aux très nombreuses possibilités : c'est le "parcours à la carte". Au départ de la formation, je disposais de quelques longueurs d’avance sur les étudiants issus de prépa, grâce aux matières étudiées à l’IUT, car en prépa, pas de compta, de droit, de marketing, d’info etc. Je pense donc (c’est osé !) que l’IUT est la meilleure formation pour accéder aux ESC, car la formation s’y inscrit vraiment dans la continuité de la formation TC. (c’est là qu’on dit : « Merci »). Par contre, c’est une des difficultés des premiers jours : ceci énerve certains préparationnaires, qui viennent demander « Mais comment vont s’en sortir les admissions parallèles ? ». Bon, en quelques semaines, toute différence est oubliée, et l’ambiance devient très bonne (mais jamais n’égalera l’ambiance & l’esprit TC) et les prépas, grâce à leur capacité de travail excellente, ont tout compris. Les nouvelles matières sont par exemple : les ressources humaines, la fiscalité, la finance, la qualité.
Qu'envisages-tu de faire après ton diplôme ?
Rechercher un emploi
Quel est ton objectif professionnel ?
Mon projet professionnel s’oriente vers les domaines du marketing, et du tourisme en priorité. A court terme, vu l’offre sur le marché de l’emploi, je suis prête à m’écarter de l’un ou de l’autre de ces souhaits, c'est-à-dire que je postule aussi à des postes marketing dans d’autres secteurs, et à des missions différentes du marketing (mais proches) dans d’autres secteurs d’activité. Concernant la géographie, je suis prête à tenter une expérience – presque - partout, selon les opportunités.
L'école est-elle dotée d'un service emploi ?
Le site des anciens est une importante ressource pour la recherche d’emploi. Le centre de développement personnel et professionnel dispose aussi de contacts, mais est surtout là pour aider à la construction de son projet, à la préparation de son dossier etc. Il organise les rencontres dont j’ai parlé en réponse à la question 10.
Quel regard portes-tu sur la formation reçue à l'IUT ?
Sans aucune hésitation également, à refaire ! Peut-être pas de la même manière, peut-être en bossant un "chouia" plus, mais à refaire. D’après ce que j’ai dit ci-dessus, c’était pour moi une préparation complète pour intégrer une Sup de Co, de plus au départ je n’avais pas pour projet d’intégrer une école comme Grenoble. Pour quelqu’un qui vise haut, c’est peut-être moins risqué de faire une prépa (plus de places en ESC pour les prépas), quoique leurs concours, en plus de leur formation, sont longs et difficiles. J’aimerais vraiment donner la preuve de mon esprit critique ici, mais je ne trouve pas de reproches qui vaillent la peine d’être cités ! Cette formation est bien dosée entre études pratiques et théoriques, ce qui fait je pense qu’on en sort avec de bons éléments en main pour savoir ce que l’on veut faire. (arrêter/continuer ; où, pourquoi).
Quelles étaient ta ou tes matières préférées à l'IUT ?
Marketing, Marketing direct, Communication, commerce international, (même si ça ne se voyait pas forcément dans les notes!) et les langues vivantes ! Le cours de négo m’a beaucoup apporté aussi. (Mais je garde un souvenir positif et j’ai retenu des éléments de tous les cours, si si …)
Pour conclure cet entretien, as-tu quelque chose à ajouter ?
Pour l’info complète sur les concours et l’école : www.grenoble-em.com www.passerelle-esc.com Je pense que tous les lecteurs auront compris que j’encourage tous ceux qui pensent poursuivre les études à le faire, en Sup de Co ou ailleurs, ce sont de supers expériences à la clé, et j’encourage également à bouger un maximum, à essayer le maximum des possibilités qui s’offrent, ça n’est pas toujours facile de se lancer, mais on en tire toujours quelque chose !
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