Le réseau des diplômés Info-Com Lannion DUT 1998 Journalisme
Interview du 10/08/2007 - 1636 consultations
"Belles rencontres, beaux voyages et imprévus quotidiens au menu"
En poste depuis 5 années à la télévision, Frédéric mesure mieux que quiconque le titre du livre de Bruno Mazure "La télévision rend fou" : des horaires pouvant mettre en danger la vie personnelle, 80 % du temps à gérer des problèmes ... autant de contraintes qu'il supporte grâce à la passion du métier. Il n'a cependant pas de visibilité claire sur un avenir envisageable tant à Paris qu'en province ...
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis né le 28/08/72, j'habite Paris XIIIe. Pas d'enfant, pas marié mais beaucoup de passions : pêche à la ligne (sic), plongée, informatique, cinéma, photo, tennis et j'en passe ...
Qu'as-tu fait depuis l'obtention de ton DUT ?
- journaliste à Marne Hebdo : 9 mois - JRI à I Télévision : 1,5 an - JRI et rédacteur à France 3 régions : 1,5 ans - Rédacteur à France 2 : 5 ans
Dans quelle entreprise travailles-tu aujourd'hui ?
France 2, JT de Télématin, 13 h, 20 h. Et de temps à autres quelques magazines : complément d'enquête et, bientôt j'espère, Envoyé Spécial
Quel est ton métier ?
Rédacteur : recherche d'informations, calage du sujet, tournage, interviews, montage, mixage. Journée moyenne : 9 h 30 - 19 h 30. Déplacement sur toute la France et parfois à l'étranger. Pression forte. Obligation de réussite quasi permanente : réussite dans les délais, dans la durée du sujet (1'15" n'est pas 1'22" ...), dans la qualité du sujet. Parfois des plateaux. Possibilité d'effectuer des directs.
Comment as-tu trouvé cet emploi ?
Par relation, Candidature spontanée
Comment as-tu été recruté ?
CV + lettres + K7 + deux tests (un sujet et un plateau) + entretien = ticket d'entrée à Télématin ! Soit deux semaines de piges offertes. Pas une de plus. Après à chacun de faire ses preuves ...
Quels sont les qualités et compétences requises pour ce métier ?
Rapidité, rigueur, créativité, humour (ça, c'est pour survivre !).
Quel jugement portes-tu sur ton métier ?
La réponse mériterait trois cents pages ... Très dur pour la vie personnelle (on m'a demandé régulièrement de travailler plus de quatorze jours d'affilés, sans prime. Record perso = 21 jours ... mais il y a mieux ou pire. Et je passe des journées de 5 h du mat jusqu'à 22 h !). Mais j'aime ce métier parce qu'on apprend quelque chose tous les jours. Belles rencontres, beaux voyages et imprévus quotidiens au menu. Inconvénients : 10 % du job = l'écriture, 10 % = vérification d'informations et 80 % consiste à gérer des embrouilles : personne refusant de témoigner, pas d'images disponibles, pannes techniques, GPS récalcitrants, absence d'informations, pluie imprévue empêchant toute prise de vue, JRI apathique, preneur de son amorphe, monteur fatigué, mixeur démissionnaire ... J'exagère, forcément, mais il y a un soupçon de vérité.
Peux-tu nous parler de ta rémunération ?
2974 euros bruts par mois après 8 ans de carte de presse. Juste suffisant pour (sur)vivre à Paris ...
Que conseillerais-tu à quelqu'un qui souhaite occuper le même métier ?
1er conseil : tout arrêter pour suivre une formation de fleuriste, nettement plus relaxante que notre métier de dingues. "La télé rend fou", dixit Bruno Masure qui en a fait un livre. 2e conseil : travailler, travailler, travailler. 3e conseil : ne jamais refuser une petite porte d'entrée sûre au détriment d'une hypothétique belle place dans un média prestigieux.
Comment envisages-tu ton avenir professionnel ?
- Fleuriste (cf. plus haut) ... - Plus sérieusement, grande hésitation entre carrière de reporter à Paris ou retour à un statut de correspondant en province. Rédacteur en chef adjoint semble possible, mais sans me passionner. Sinon : magazine et/ou enseignement du journalisme et pourquoi pas une thèse. Bref, je n'en sais rien !
Quelles étaient ta ou tes matières préférées à l'IUT ?
Histoire de l'art Sociologie
Quel est ton meilleur souvenir à l'IUT ?
L'émission Micro-ondes sur Buzz Radio, les piges "culture" au Carré magique pour le Télégramme et les soirées fiévreuses au Chapelier ...
Pour conclure cet entretien, as-tu quelque chose à ajouter ?
Bosser un max parce que, derrière, la concurrence est rude. Faire au maximum ce qui vous plaît.
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